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Foin de qualité, chantiers simplifiés : le pari gagnant du séchage en grange

En élevage, disposer d’un foin de qualité est un atout majeur. Mais pour diverses raisons (météo, surfaces, espèces récoltées…), la fenaison peut vite virer au casse-tête, et pour un résultat pas toujours au rendez-vous ! Avez-vous pensé au séchage en grange ? Ce système sécurise la qualité des fourrages et simplifie les chantiers.

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Fréquent en Suisse et en Autriche, le séchage en grange présente de nombreux avantages. Ce système garantit un foin de qualité supérieure, avec des bénéfices sur la santé du troupeau et la production. Les chantiers sont moins dépendants de la météo et nécessitent moins de passages : économies de gasoil à la clé. Grâce au solaire ou à la déshumidification, la technologie devient moins énergivore.

Ventilateurs à haute pression

« Attention cependant, toutes les installations ne se valent pas, prévient Gilles Gruber, président-fondateur de Séchage Concept, entreprise spécialisée dans le domaine et cumulant plus de vingt ans d’expérience. Chez Séchage Concept, nous travaillons avec des ventilateurs monoflux capables de maintenir 12 à 15 millibars de pression. Souvent, les ventilateurs classiques ne sont pas assez efficients. Les années humides, il faut pouvoir traverser la masse de foin dans les cellules, même quand celui-ci est très lourd pour le sécher sans problème. C’est cela que nous garantissons. » Inspirée des méthodes autrichiennes, l’entreprise installe notamment des équipements de la marque HSR, connue pour ses performances.

Moins de stress, plus de qualité

Nouvellement converti au séchage en grange, Charles Bez, éleveur laitier à Bugny dans le Doubs (25), ne reviendrait pas en arrière. Installé avec son père sur 140 hectares tout en herbe à près de 900 m d’altitude, le jeune homme doit pouvoir compter sur un foin de qualité pour nourrir son troupeau et limiter les concentrés. « Avant, si la météo ne permettait pas de récolter dans de bonnes conditions, les fourrages se conservaient mal », explique-t-il. Équipé d’un système de réchauffement de l’air sous toiture, son séchage en grange lui a redonné de la marge de manœuvre. « Je suis plus cool pendant la fenaison. Avec une fenêtre météo de 48 h, je sais que je peux faucher et rentrer le fourrage. Même s’il est un peu plus humide, on en fauche en plus petite quantité, mais on arrive toujours à engranger. »

2 000 litres en plus par vache

Producteur de lait en AOP Comté à Abbans-Dessous (Doubs), Sylvain Ménétrier, avec douze années de recul, partage le même avis. En 2013, il investit dans cinq cellules de séchage avec déshumidificateur, installées par Séchage Concept. « On nous promettait 2 000 litres de plus par vache. On n’y croyait pas, et pourtant, c’est ce qui s’est passé ! » En quelques mois, la production passe de 6 700 à près de 9 000 litres par vache. Les concentrés tombent de 12 à 8 kg par vache. Les taux montent : de 39 à 41-42 en TB, de 33 à 35-36 en TP. La marge suit la même courbe : de 2 000 € par vache à 430 € les 1 000 litres en système balles rondes, elle atteint aujourd’hui 5 000 € à 650 € les 1 000 litres. « Même avec le prix de 2013, on serait à 3 200 € de marge », ajoute-t-il.

Système avec pompe à chaleur (déshumidificateur) 

Sans l’option séchage en grange, ce niveau de performance aurait nécessité un changement d’échelle : augmentation du cheptel, du nombre de places et de vaches à traire, du stockage des effluents et de leur épandage… des contraintes pas toujours compatibles avec le cahier des charges de son AOP. « Je pense que rien qu’agrandir le bâtiment nous aurait coûté autant, estime l’éleveur. La seule difficulté a été de convaincre le banquier de fournir une rallonge de 100 000 € pour le déshumidificateur, qui n’était pas prévu initialement, sourit Sylvain Ménétrier. Mais maintenant, il conseille à tous ses clients éleveurs de le faire ! »

 

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